Portrait – Julien Marcou, l’âme de la harpe
Il suffit de quelques notes pour comprendre que Julien Marcou ne joue pas seulement de la harpe : il la fait parler. Entre ses mains, l’instrument devient confident, miroir, parfois souffle du vent… Une présence à la fois délicate et puissante, façonnée par un parcours d’excellence et une passion née très tôt.
C’est à l’âge de six ans que le jeune Julien découvre la harpe, en entendant le concerto de Boieldieu interprété par la légendaire Lily Laskine. Une révélation. La grâce de cet instrument, sa clarté, son mystère : tout l’appelle. Commence alors un long chemin de travail et d’exigence à l’École Nationale de Musique de Saint-Étienne, où il se forme auprès de Béatrice Guillermin, Sylvie Perret, Geneviève Letang, Catherine Michel et Germaine Lorenzini, avant de poursuivre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon.
Très vite, le talent se confirme. Lauréat de plusieurs concours internationaux – en Belgique (Félix Godefroid) et au Japon (Nippon Harp Competition) – il s’impose comme l’un des jeunes harpistes français les plus prometteurs de sa génération. Son jeu se distingue par une précision cristalline et une émotion contenue, comme si chaque corde était une page de journal intime.
Entre 2003 et 2008, il rejoint l’orchestre de la Garde Républicaine, expérience marquante où la rigueur militaire se marie à la grandeur symphonique. Depuis, il collabore régulièrement avec de grandes formations lyriques et symphoniques, sous la direction de chefs renommés, tout en menant une carrière de soliste et de pédagogue.
Pour Julien Marcou, la harpe n’est pas seulement un instrument de concert, c’est une voix intérieure, un lien entre l’intime et le sacré. Sur scène, il déploie un univers d’une rare poésie, où le temps semble suspendu.
Son passage à Ervy-le-Châtel pour le concert Magie de la harpe promet de révéler une fois encore cette alchimie unique entre virtuosité et sensibilité, qui fait de lui bien plus qu’un interprète : un véritable poète de la harpe.
